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Les Chroniques d'un Cozy

3 septembre 2015

La migration des canards

Chaque fin d’été, les canards migrent depuis leurs quartiers d’été pour se rassembler, tous, avant l’hiver. Mais de quoi parlent-ils ? Cela fait plusieurs années que je me pose la question. De quoi, bon sang, ces canards venus de toute l’Europe peuvent-ils bien causer ? Pour la première fois depuis de longues années, j’ai ma réponse. J’ai donc décidé de reprendre la plume pour l’occasion tant attendue.

Notre petit PRAG a arrêté de jouer les erratiques, rattrapé par son instinct grégaire de canard et a décidé de se rendre le week-end dernier au rassemblement international des avions canards à Vannes. Pour PRAG ce n’était pas une simple migration… c’était un retour aux sources, un véritable pèlerinage.

PRAG est parti de Pau samedi dernier (oui PRAG est béarnais depuis un an) en compagnie de son fidèle pilote Stéphane et d’Eric dit Saloon un autre pilote dont on aura l’occasion de reparler dans les futurs articles :-) ! Il faut croire que PRAG était pressé d’arriver à sa réunion : il affichait 174 nœuds au compteur au-dessus de la dune du Pilat, à peine le temps de voir défiler l’estuaire de la Gironde, l’île d’Oléron, le Fort Boyard… 2h15 après le départ, les 3 compères atterrissaient à Vannes. C’est là que l’Association des constructeurs amateurs de Vannes via Serge Dupont, secrétaire, avait sonné l’heure du rendez-vous annuel. D’autres étaient déjà arrivés : Roberto venu d’Italie avec son longEZ schtroumpf ; Stefano et ses doigts en or lui aussi venu d’Italie à bord de son splendide VariEZ ; Serge et son Cozy jouaient eux à domicile mais avaient tout préparé pour l’occasion…

Puis il y a les histoires plus personnelles aussi : Gilbert et son variEZ. Gilbert est le frère d’une amie. Nous avons, avec cette amie, la passion commune pour les régions polaires mais sans savoir que nous avions aussi avec son frère la passion commune des avions canards. Quand nous sommes partis au Groenland il y a 2 ans, Gilbert a dit à sa sœur de regarder notre blog. Mais le monde est si petit que Christiane, voyant le blog a dit à son frère : « Je connais ce projet bien-sûr, ce sont mes amis ! ». Une autre boucle était bouclée dans la toile indémêlable des relations humaines.

Enfin, « last but not least », sur l’aérodrome de Vannes, il y avait aussi, venu sans avion, le papa de PRAG. Oui, celui qui l’a fabriqué durant des années, celui qui lui a appris à voler et celui lui a fait découvrir la France vu du ciel durant les 17 premières années de sa vie était là, sans avion.

A peine le temps des retrouvailles pour certains ou de faire connaissance pour d’autres et un petit groupe partait en vol. Une escadrille de canards traversait le ciel du golf du Morbihan. Puis de retour sur le terrain, c’était parti pour la soirée festive : apéritif, repas, concert… Et je vous épargne les discussions. Sachez tout de même que j’ai levé le voile sur le sujet : quand les canards se retrouvent, ils parlent de moteurs, de boulons et d’avionique… mais ils parlent aussi de rêves, de voyages et d’horizons lointains.

Après la soirée, il était temps de planter la tente, de dresser le bivouac, et c’est tout naturellement que PRAG a accueilli Steph et Eric sous son aile pour la nuit. Tout bien observé, il n’y avait pas que Steph et Eric sous l’aile de PRAG, un crapaud fan de canards et qui avait envie d'apprendre à voler s’est lui aussi invité au rassemblement.

Le lendemain, le brouillard nappait la Bretagne ce qui laissa à tout le monde le temps de prendre le petit-déjeuner. PRAG est ensuite parti en vol avec Monsieur Genette pour lui montrer comme il avait changé depuis les dernières années. Puis c’était déjà l’heure de rentrer. Vannes, Nantes, île de Ré, Fort Boyard qu’on a eu cette fois le temps d’observer… PRAG était moins pressé…

…Et enfin Pau ; avec une seule envie : revoir bientôt ces drôles d’oiseaux.

Escadrille de canards au dessus du Morbihan

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20 juillet 2013

Chose promise...

19 juillet 2013

Back home et fin de l'aventure

Nous avons atterri mercredi soir à 18h à l'aéroport de Cannes-Mandelieu, camp de base de PRAG. "Atterri" était le mot exact. Encore abasourdi par le voyage, il nous fallait vider PRAG, sortir toutes les affaires. Et là, stupeur. "Quoi il y avait tout ça là dedans ?!" "Ben il est gentil, PRAG, comment pouvait-il encore voler ?". Puis il a fallu ré-embarquer le tout dans nos voitures respectives. 

- "Euh, Ju tes clés de voiture, elles sont où, au fait ?"

- "Dans ta voiture Steph."

- "Et tes clés Steph ?" 

Un ange passe.

Puis doux retour à la réalité : "Tiens j'ai une prune"… motif : stationnement supérieur à 7 jours. Ben tiens ! On est bête, on n'y a pas pensé ! On aurait du revenir vite fait de Kulusuk entre deux, histoire de bouger la voiture… Puis tout le reste, la côte d'Azur en plein mois de juillet. A en faire halluciner les Groenlandais. "Tu es sûr qu'on n'est partis que 3 semaines ?".

La veille nous avions effectué 9 heures de vol pour rallier Keflavik en Islande au Touquet. Cette journée était la journée du "TROP". Trop soif, trop faim, trop de bruit, trop de crampes au bras à force de piloter (pas de pilote automatique sur PRAG ce serait trop facile) puis (là c'est Marie qui parle) trop de temps de vol coincée à l'arrière sous les affaires, trop de mer au-dessous de nous, trop peur aussi… pour rien en fait parce qu'il n'y avait pas de problème… mais la peur ne se contrôle pas. Bref, arrivée au Touquet, je me suis littéralement trainée à l'extérieur de PRAG, blanche, malade, KO. Je ne sais pas ce que j'ai eu mais j'ai dormi directement sans manger jusqu'au lendemain matin et c'était pas du chiqué… Heureusement FX, contrôleur au Touquet, que nous étions passés voir à l'aller, nous a accueilli comme des rois, préférant même dormir par terre pour laisser son lit. Merci FX. Sincèrement Merci.

Bien sûr, j'aimerais pouvoir vous faire un bilan de toute cette histoire. Mais c'est encore trop frais dans ma tête et dans mes tripes pour que je m'aventure sur ce terrain là. Tenez, hier, je vous aurais dit : "Plus jamais, je suis bien trop trouillarde pour pareil voyage". J'aurais presque faussé compagnie au vilain petit canard. Pourtant je me suis prise aujourd'hui à regarder la carte du monde… j'aimerais bien qu'il y ait écrit "Spitzberg" aussi dans le carnet de route du PRAGounet. Ce qui est sûr c'est que ce qui est gravé sur notre rétine, ça n'a pas de prix. Il n'y a aucune compagnie, même pour très cher, qui vous fera une visite des glaciers de la côte Est du Groenland à 10 mètres sol, à part peut-être Lulu Airlines... En tous cas, c'était beau. Je sais pourquoi je suis fan des régions polaires. C'était grandiose. Mais c'était engagé aussi.

Dans quelques jours, lorsqu'on aura fait un peu de tri, vous aurez le droit au "Tout ce qu'on ne vous a pas montré". Photos et vidéos bonus.

Ce dernier article clôture les péripéties de PRAG au Groenland mais je ne saurais vous oublier. La liste est trop longue pour vous citer un à un. Merci donc à tout ceux qui ont croisé notre route et qui ont partagé certains moments avec nous. Merci à ceux qui nous ont aidés et il y en a quelques uns à qui l'on doit une fière chandelle ! Enfin merci à vous tous qui nous avez suivis, on a lu chacun de vos commentaires, ça nous a fait chaud au coeur… 

Je pense aussi à Monsieur Genette qui n'imagine même pas que l'avion qu'il a construit de ses propres mains il y a maintenant plus de 20 ans, vient de revenir d'un voyage de 12 000 kilomètres, qui l'a mené au delà des mers, jusqu'en haut de notre map monde, jusqu'en Arctique en fait… 

Marie

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Pour ma part, je vais essayer de ne pas tomber dans le cliché du langage stéréotypé des abréviations aéronautiques, (p'tit clin d'oeil à Saloon….) mais en bon garçon que je suis je vais vous donner quelques chiffres.

Notre voyage c'est :

- 50 heures de vol et trente minutes.

- 1262 litres d'essence, soit 25 litres/ heures de vol.(aïe Marie, arrête, pas la tête…)

- 4 litres d'huile, sans compter celle qu'à fait Marie lors des vols délicats..;-)

- 3000 m notre altitude de vol la plus haute.

- biiiip…..m notre altitude de vol la plus basse.

- 9h la journée de vol la plus longue.

- 5 minutes le vol le plus court.

- 1 crevaison.

- 3 pannes mécaniques.

- 1 panne électrique.

- 600 nautiques la plus longue distance, et en plus au-dessus de l'eau.

- 130 noeuds notre vitesse moyenne durant le voyage.

- Toujours 2 paires de chaussettes chacun au retour.

- Zéro petit chien de traineau ramené.

Et surtout un million de merci à vous tous, pour nous avoir suivis et soutenu pendant la réalisation d'un de nos rêves…

Stéph

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Je n'ai pas la plume de Marie mais plutôt la concision de Steph, alors en quelques lignes....

Ce fut mon premier passage des 66° Nord,

mon premier Iceberg,

ma première fois sur la banquise,

mon premier bain à 0°c,

mon premier survol de glacier,

première fois en Islande, Scottland, Feroe Islands, Groenland...

et vous le savez bien, la première fois, ça ne s'oublie pas!!!

Mais ce ne sera pas la dernière aventure.....alors QUJANAQ (merci en greenlandic) à tout le monde.... Tous ceux qui ont souri avec nous!!! 

Et un grand merci à mister PRAG, Marie et Stéph !!! :-)

Ju

 

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Fin 

Quelques photos triées sur le volet

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Réparation

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 Cailloux 1 Hélice 0

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Réparation toujours

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Un dernier souvenir du petit chien

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Après l'effort le réconfort....

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L'important c'est de garder le sourire... 

17 juillet 2013

Le vilain petit canard

Depuis que nous sommes partis, on ne compte plus le nombre de fois où on nous a dit : "Vous voyagez dans cet avion ? Vous n'avez pas peur ?!". Peut-être que les gens ont raison. Peut-être sommes-nous complètement fous d'y croire. On finirait presque par en avoir le doute. Cependant, nous ne sommes pas non plus inconscients. Nous connaissons les capacités de PRAG. Il n'a qu'un moteur, certes. Il n'est pas dégivré certes. Mais nous prenons soin de lui. Hier, en vue des vols longs et compliqués, nous avons passé notre journée à l'aéroport à lui refaire une santé. Son hélice a vraiment souffert durant nos escales au Groenland. C'est à Kulusuk, que la piste en gravier a causé le plus de dégâts. L'hélice étant à l'arrière, elle reçoit les cailloux projetés depuis les roues. A Reykjavik, nous avons donc tenté une petite réparation de fortune avec un peu de résine empruntée au mécanicien du coin.  

Il n'empêche que le vilain petit canard, loin des railleries, a été bien plus courageux que nombre d'autres petits avions à l'allure plus conventionnelle. PRAG vient de faire les deux plus grands vols de sa vie, et pas des plus simples. 4h42 de survol maritime entre l'Islande et l'Ecosse, sous la pluie, entre deux couches de nuages, avec son unique moteur et ses ailes non dégivrées. 

Souvenez-vous de la fin de l'histoire. Le vilain petit canard avait été mal jugé. Il se révéla finalement être le plus beau de la basse cour… et peut-être même le seul qui savait voler.

Evidemment, ce soir, pour nous l'histoire n'est pas encore terminée, mais PRAG a déjà rempli une grande partie de sa mission. PRAG nous a ramené en France ! Il suffisait en fait de lui faire confiance...

Petit cadeau de PRAG pour tous ceux qui nous ont suivi....

 

15 juillet 2013

Après la glace, le feu

Nous projetons de quitter l'Islande demain matin direction Le Touquet avec une escale à Stornoway en Ecosse. Longue journée de vol en perspective avec près de 1200 kilomètres de survol maritime. On vous tient au courant.

En attendant, un petit reportage photographique de notre séjour au pays du feu.

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Cascade

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Fumerolles

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Geyser

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Petit Geyser

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Vallée verte de "l'Iceland"

Et pour Cricri… cadeau ! 

Pour Cricri

T'inquiète on n'a que la photo, on n'a pas osé te le ramener...

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14 juillet 2013

Ice cap

Nous avons quitté Kangerlussat, comme prévu vendredi matin et la sérénité n'était pas le maitre mot à bord. Il faut dire que la veille nous avions fait demi tour à cause du moteur, et nous avions passé la journée à démonter des pièces sans pouvoir tester nos réparations en vol. Nous n'étions pas paniqués, mais les esprits étaient occupés et concentrés. Pour vous donner un exemple, un pilote d'hélicoptère a tenté d'engager la discussion en venant nous voir. Steph ne lui a même pas parlé… et pour ceux qui connaissent Stéphane, vous saurez à quel point cela veut dire qu'il y a quelque chose qui cloche…

Mais PRAG était prêt,

Nous étions prêts,

Même Tidre était prêt.

Tidre abominable Tidre des neiges

Tidre en combinaison polaire

On s'était préparé au plus froid, traverser la calotte demande de monter au moins à 3000 mètres, et il n'est pas rare que les températures avoisinent les -15°C… le tout sans chauffage à bord de PRAG. Mais il faut croire que ce jour là était, contrairement à la veille, notre jour de chance. Nous avons traversé la grande étendue de glace avec +6°C au thermomètre ! 

Quelques temps après le décollage nous avons perdu le contact radio avec le reste du monde. C'était normal et prévisible, étant donné que nous ne volions qu'à quelques centaines de mètres au-dessus de la calotte et que la portée de la VHF dépend de la hauteur. Soudain, nous entendons à la radio un seul interlocuteur d'une conversation et nous apercevons, très loin-au dessus de nous, les trainées d'un avion de ligne qui allait certainement aux Etats-Unis. Nous essayons de le contacter afin qu'il relaie nos informations.

- MD de FPRAG nous recevez-vous ?

- Quelqu'un appel MD ?

- Oui c'est le FPRAG qui vous appelle. Nous sommes un appareil léger au dessus de la calotte du Groenland. Pouvez-vous transmettre notre position au contrôle, dire que tout va bien et que nous estimons Kulusuk à l'heure prévue ?

L'américain transmet aussitôt nos informations à quelqu'un que nous n'entendons pas.

Puis, il revient vers nous :

- Puis-je vous demander ce que vous avez comme avion ?

- Oui monsieur, c'est un cozy.

- Un cozy ?! Au dessus de la calotte ? Waouh, bon vol !

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Les lacs de la calotte

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Autant vous dire que PRAG a tourné comme une horloge. Nous nous sommes arrêtés à Kulusuk pour refaire le plein des réservoirs et vidanger nos vessies. Puis nous sommes repartis, direction Reykjavik. Les dernières images du Groenland auront été ces montagnes abruptes plongeant dans une mer remplie d'icebergs. La côte Est est certainement une des plus jolies côtes du Groenland.

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Saelig dedikation til vores ven Mögens

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A peine décollé, PRAG a sûrement senti l'odeur de l'écurie. Le chemin du retour. Tout a défilé à grande vitesse, 153 noeuds de moyenne décollage et atterrissage compris jusqu'en Islande. Ca fait plaisir de voir qu'il a retrouvé sa grande forme… 

Puis il nous a offert un beau cadeau : être en Islande, comme prévu le soir même. Reykjavick, le Blue lagoon et les sourires retrouvés. Ah, merci PRAG, on savait qu'on pouvait compter sur toi !

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Blue Lagoon

12 juillet 2013

Le moral dans les chaussettes

Il y a des jours comme ça où l'on a l'impression que le monde entier s'acharne sur nous. Ce jour là pour nous c'était aujourd'hui.  

Hier nous avons quitté Ilulissat, la belle Ilulissat et tous ses icebergs pour nous rapprocher de notre but. Kangerlussak est un peu la plaque tournante du Groenland. C'est ici qu'arrive les avions en provenance de l'étranger et que repartent les plus petits avions pour les villes telles que Kulusuk, Narsarsuaq et Ilulissat. C'est aussi le centre de contact radio de tout le Groenland. Quand nous volons, nous sommes toujours en contact avec Kangerlussak. Pour finir, le seul centre météo est également basé ici. Nous avions donc décidé pour toutes ces raisons et parce que cela nous rapprochait de Kulusuk de venir ici. Ce serait notre point de départ pour notre traversée de la calotte.

A peine PRAG avait posé les roues à Kangerlussak, nous foncions au bureau météo. La jeune femme d'astreinte était formelle, il y a avait un créneau météo pour le lendemain.

A dire vrai, hier, nous avions même fait des plans sur la comète… traverser la calotte, refueler à Kulusuk et atteindre Reykjavik en fin d'après-midi. Nous avions même poussé le bouchon un peu trop loin et imaginé être au fameux "blue lagoon", en maillot de bain dans les sources chaudes, une bonne partie de la soirée…

… à l'heure qu'il est, on vous écrit et nous sommes encore à 1600 bornes du blue lagoon…

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Le port d'Ilulissat

Ce matin, nous avions été assez performant. Petit dej' avalé, météo vérifiée, blue sky, taxes payées, plan de vol déposé, plein complet, combinaisons étanches enfilées, désordre ordonné. L'équipe était prête en moins d'une heure et demi. "Allo tour de contrôle on est prêt à décoller". 

Peu après le décollage, silence à bord, PRAG ne semble pas avoir la grande forme. Rien de flagrant, mais le moteur ne semblait pas tourner aussi rond que d'habitude. Tout le monde écoute, personne ne veut alarmer les autres. Paranoïa ou y-a-t-il quelque chose qui cloche ? Très vite le doute est levé, PRAG pétarade comme une Harley… Décidément, après avoir fait des siennes pour arriver au Groenland, voilà qu'il fait du cinéma pour rester. 

"Allo tour de contrôle, on revient". 

PRAG est rentré en vitesse et à peine posé, une escorte de pompiers nous attendait… réglementation oblige. C'est là que le moral a commencé à doucement tomber dans les genoux pour arriver dix heures plus tard dans les chaussettes. Très vite, Steph et Ju ont trouvé que la panne provenait de l'allumage électronique, le deuxième système d'allumage. En bref, les avions, contrairement aux voitures, possèdent deux systèmes d'allumage pour plus de sécurité. Cependant il a fallu chercher comment réparer et surtout quelle pièce était défectueuse… Bougies ? Bobines ? Boitier CDI ? et on en passe. Bref, il y avait le choix. 

Nous avons passé 8 heures autour de l'avion. Marc au bout du téléphone nous a donné des conseils. Marc est le mécanicien de PRAG en France et pour vous donner une idée, il a installé un réacteur d'avion de chasse sur sa moto… la mécanique c'est son terrain de jeu. A force de tâtonnements et de hors forfait téléphonique, nous avons donc fini par mettre la main sur quelque chose. Deux fils d'un capteur se touchaient et perturbaient l'allumage. 

En soit, PRAG ne va pas si mal que ça, mais lorsque qu'on est au bout du monde, loin de chez soi, tout devient alors compliqué. Nous avons des vols difficiles qui nous attendent et nous voulons que PRAG se donne à 200 %. Toutes les questions se sont alors bousculées dans nos têtes. "Comment faire si nous devons laisser PRAG au Groenland". Questions qui restent souvent sans réponse. 

C'est dans ces moments là qu'on se sent loin, très loin et qu'on a soudainement envie de rentrer en claquant des doigts.

Pour finir la journée, le ciel bleu et sans nuage nous narguait. Malheureusement au Groenland, nous ne pouvons pas décoller ou atterrir après 17 heures sous peine de payer 2 000 dollars pour avoir fait ouvrir le terrain. C'est donc de mauvaise humeur que nous avons quitté l'aéroport, l'idée étant d'aller, au moins, manger un bon repas. Quand l'appétit va tout va. Mais, pour abréger notre histoire, on est sorti de la cafétéria de plus mauvaise humeur qu'on n'y était rentré. Il y a des jours avec et des jours sans… c'était un jour sans.

Ce soir, nous sommes repassés à la météo. Eux, sont d'astreinte 24 heures sur 24. Nous avons un nouveau créneau pour demain matin. Départ 8 heures, direction Kulusuk, puis l'Islande. Et rendez-vous demain soir au Blue lagoon ? Le rêve…

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PRAG et iceberg

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10 juillet 2013

Gambo and co.

Il y a tellement de choses à dire que nous ne savons pas par où commencer.

Nous sommes arrivés à Ilulissat, le même jour qu'un raid aérien organisé par la revue Aviation et Pilote. Une douzaine d'avions, partis eux aussi de France une semaine après nous, ont atterri au même moment. C'est donc dans le brouillard que nous avons fait connaissance.

D'horizons et d'âge divers, nous avons rejoint un groupe hétéroclite avec qui nous avons pu discuté et échangé nos aventures. Pour tout vous dire, nous les avions contacté il y a plus d'un an maintenant pour nous joindre à eux quand en achetant le magasine nous avions trouvé un article sur leur projet. Finalement nous ne sommes pas partis avec eux, entre autre, parce que leur calendrier était plus serré que le notre mais nous étions resté en contact avec les organisateurs. Vous comprendrez donc pourquoi nous étions si contents de les avoir retrouvé à Ilulissat ! 

Tout comme les propriétaires, les avions aussi étaient d'horizons divers. Allant du petit monomoteur au jet, PRAG a trouvé de la compagnie pour sa convalescence. Evidemment, il était quand même le seul représentant de la catégorie construction amateur…

A Ilulissat, nous avons établi notre camp de base dans le jardin d'une famille qui après quelques tentatives de communication par langage des signes, nous a autorisé à planter la tente à 10 mètres de leur maison, en pleine ville, à côté d'un sentier en gravier faisant office de rue piétonne. La vie est assez simple ici. Les gens nous prennent en auto-stop très facilement et nous laissons nos affaires dans la tente sans vraiment nous soucier de nous faire voler quoi que ce soit.

Puis il y a Gambo aussi. Gambo est un voilier qui a hiverné à une centaine de kilomètres au nord d'Ilulissat dans un petit fjord. Hiverné signifie que Gambo a passé l'hiver prisonnier de la banquise. Son capitaine Nolwenn est donc là depuis un an, le reste de l'équipage se relaie. Nous avons eu vent de ce projet (the long night survey, le lien est en colonne de droite du blog) grâce à Pascaline que Marie a rencontré lors d'un colloque sur les régions polaires, à Paris. Pascaline a elle-même participé à l'aventure Gambo. Elle a passé 4 mois l'hiver dernier au Groenland. Le rendez-vous était donc déjà pris depuis quelques temps… il fallait que PRAG rencontre Gambo. 

Comme dans la chanson où un oiseau tente de rencontrer un poisson, ça n'a pas été si facile de retrouver Gambo. Les cartes du Groenland ne sont pas encore très précises si bien que si on se fiait à la simple carte, Gambo était… sur la terre ferme.

PRAG et Gambo

PRAG et Gambo

Il y a eu encore beaucoup d'autres rencontres, de belles balades aussi, mais on serait trop long pour cette fois. On vous racontera tout ça de vive voix. Place au retour maintenant. Nous projetons de rejoindre Kulusuk depuis Ilulissat en traversant par la calotte de glace. Traverser la calotte n'est pas une mince affaire, la météo est capricieuse en ce moment, il nous faut voler à 3000 mètres d'altitude minimum, sur près de 700 kilomètres, en évitant les phénomènes de givrage (problématique pour PRAG qui n'est pas un avion dégivré) et de jour blanc. Ce phénomène est particulier aux grandes étendues uniformément blanches. Une simple couverture nuageuse ne permet alors plus de distinguer le ciel du sol, ni le relief, car tout se confond dans une seule et même couleur. Pour faire plus simple, en plus de la météo habituelle, nous devons être attentif aux températures et aux nuages sur la calotte, dont on ne trouve que peu d'informations. Affaire à suivre.

Une dernière chose tout de même. Pas de panique, le petit chien si mignon est resté avec le reste de sa meute. Pas question de ramener qui que ce soit, ne vous inquiétez pas. Nous sommes des gens raisonnables… n'est ce pas ?

 

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8 juillet 2013

Ceux qui l´avaient vu venir...

… et gros comme une maison.

Chiots
"Non, Marie, on ne ramène pas de petits chiens à la maison.
D'abord, il n'y a pas de place dans l'avion.
En plus, on n'a pas de place à la maison.
Puis, on n'a pas de temps pour lui.
Et il sera malheureux en France."

C'est vrai, tous ces arguments sont plus que valables. Mais le coeur a ses raisons que la raison ignore.

P´tit loup
Ces chiots font partis de la race de chiens que l'on nomme les Groenlandais. Il existe d'autres races de chiens de traineaux comme les huskies d'Alaska ou encore huskies de Sibérie. Les Groenlandais sont la seule race de chien permise au dessus du cercle polaire au Groenland. Ceci étant fait pour protéger la race. Ils sont très proches du loup. Une de leur caractéristique, ils n'aboient pas mais hurlent.

A Ilulissat comme à Kulusuk, les chiens sont nombreux. En revanche à Ilulissat, au lieu d'être devant les maisons, ils sont attachés tout autour de la ville sur un terrain qui leur sont réservés. Je ne voudrais pas m'avancer sur un chiffre mais il y a là une centaine de chiens… pour mon plus grand bonheur.

Les chiots contrairement aux adultes ne sont pas attachés. Ils se promènent donc aux alentours de leur meute. La mère garde toujours un oeil protecteur sur sa progéniture mais il est possible d'attirer l'attention des petits curieux.

Nous n'avons pas pu tester le chien de traineau, l'été n'étant pas la bonne période pour cela. Tant pis pour cette fois. De toutes manières, quand je serai grande, je serai musher.

Marie

Sheetah

7 juillet 2013

Ilulissat et un arrêt maladie

Je sais ce que vous vous dites. "Quoi ? Un arrêt maladie ? Mais qu'est-ce-qu'ils ont foutu encore ?" Autant ne pas passer par quatre chemins… C'est PRAG. PRAG est en arrêt maladie… 

Détendez-vous, nous allons tout vous raconter. Et puis, ce n'est pas grave, c'est juste une petite foulure.

Nous sommes donc partis de Nuuk direction Ilulissat. C'était pour nous un vol à marquer d'une pierre blanche. Nous allions repasser le cercle polaire; atteindre la latitude maximale pour ce voyage, à savoir presque 70° Nord; c'était également la destination finale avant de commencer le chemin du retour. C'est peut être pour ça que PRAG a stressé.

Ce vol, comme les précédents, a été splendide. Nous nous sommes même aventurés à "chasser" le boeuf musqué dans les plaines vers Kangerlussak. Mögens, toujours, nous avait donné le filon. A peine arrivés dans la dite plaine, trois boeufs musqués nous attendaient, pâturant tranquillement. 

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Et nous avons repris notre route direction Ilulissat où la météo était devenue capricieuse (visibilité horizontale 600 mètres et brouillard). C'était assez irréel d'observer un tel phénomène. Le ciel était d'un bleu uniforme mais le brouillard avait décidé de rester accroché au sol jusqu'à une centaine de mètres de haut à peine ! Qu'importe nous avions l'autonomie suffisante pour tenter une percée (atterrissage aux instruments) et nous dérouter sur Nuuk en cas de remise de gaz. Nous avons d'abord tenté de passer sous la couche de brouillard, mais le sommet des icebergs étant dans les nuages nous avons préféré retourner au soleil, au chaud.  La première tentative de percée fut la bonne. PRAG s'est faufilé dans un trou de souris, vive le GPS. 

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Brouillard sur la piste. Atterrissage sportif (un avion est en train de se poser)

L'atterrissage s'est finalement déroulé à merveille mais au moment de freiner, PRAG semblait boiter. En bout de piste nous sommes descendus vérifier. Le verdict était sans appel, la roue avant était crevée. Pour laisser la piste libre aux autres avions en percée dans le brouillard (il y a avait foule en l'air ce jour là, on vous dira pourquoi dans le prochain épisode) nous avons sagement attendu sur le côté de la piste avant de pouvoir la remonter… à pied… en poussant notre pauvre avion blessé. Là encore, Peter que nous venions de quitter à Nuuk avait parlé de nous à Ilulissat. Les mécaniciens d'Air Greenland ont donc surgi du brouillard telle une écurie de formule 1 pour rentrer PRAG au stand et nous aider à redonner une allure digne à notre destrier. Décidément Air Greenland nous aura bien aidé dans notre voyage ! 

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PRAG crevé... en bout de piste.

PRAG étant au repos pour quelques jours, nous en profitons pour sillonner les icebergs de la baie de Disko et découvrir les environs de la belle Ilulissat.

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